Eglise Saint-Samson d’Aunay-sur-Odon
Entre les 11 et 15 juin 1944, une pluie de bombes s’abat sur la petite commune d’Aunay-sur-Odon, tuant 187 civils.
Le 25 juin1946, les habitants assistent au dynamitage du clocher, seul élément épargné par les bombardements
mais très fragile.
Sa reconstruction est confiée à Pierre Chirol, originaire de Rouen. Grand défenseur du patrimoine, selon lui, l’architecture ne se conçoit pas sans l’histoire. Il va allier modernité dans la technique et traditionnel dans l’esthétique. La structure en béton armé est doublée d’un remplissage en pierres de taille calcaires. L’église est inspirée des édifices romans avec un plan en croix latine, une nef, et une abside en cul-de-four. Les lignes horizontales forment un contraste avec les éléments verticaux. Il s’agit d’un appareillage en arêtes de poisson, une technique de construction très utilisée à l’époque romane (XIe-XIIe siècle).
Le cloître roman avec ses colonnades a été voulu par le Docteur Lacaine, le maire, et l’abbé Paul, le curé, en souvenir à
l’abbaye cistercienne d’Aunay fondée au XIIe siècle et détruite à la Révolution.
A l’intérieur, les vitraux représentant, les prophètes, le Nouveau Testament, les Pères de l’Église, les saints vénérés en Normandie, sont l’œuvre de plusieurs artistes de renom : Jacques Le Chevallier et les maitres verriers Paul Bony, Jacques Bony, Maurice Rocher, et Adeline Hébert-Steven.
Les nombreuses sculptures visibles dans le sanctuaire sont l’œuvre d’un seul artiste : Lucien Fenaux. Elève du sculpteur Paul Landowski, célèbre pour avoir conçu le Christ du Corcovado au Brésil, il remporta en 1943 le premier prix de sculpture du Grand Prix de Rome, un concours artistique de grande renommée.
L’édifice est, depuis 2002, labellisé « Patrimoine du XXe siècle ».
Ouverte tous les jours.