Eglise Saint Martin à Condé-en-Normandie
C’est l’église la plus ancienne église de Condé. C’était à l’origine un oratoire dédié à St Martin, existant depuis le début du christianisme dans la région. Il est transformé en église paroissiale au XIe siècle pour desservir le nouveau bourg.
Au début du XIe siècle, le seigneur Guillaume Ier de Bellême fonde l’abbaye de Lonlay, il donne à la communauté de moine, l’église st Martin qu’elle puisse bénéficier des revenus, c’est la première fois que Condé sur Noireau est mentionnée dans un texte.
Saint Martin demeure l’unique église paroissiale de la commune jusqu’à la révolution. Elle est touchée par les bombardements de juin 1944. L’architecte Jean Debiut en charge de la reconstruction des deux églises condéennes, a valorisé les parties anciennes de l’église épargnées par le bombardement.
L’ancien Portail à droit date du XIIIe siècle, ce portail fut conservé et flanqué à l’extérieur. Vers la fin du XIXe siècle, la façade et la nef abattues et reconstruites dans un style néo roman. Le clocher date du XVe siècle.
Le bas-relief du portail représente Saint-Martin, aux portes de la ville d’Amiens, rencontrant un pauvre grelottant de froid, presque nu, par un hiver rigoureux. En dessous du bas-relief, on y lit le nom du sculpteur : Leharivel-Durocher. Il est né à Chanu, et étudia a l’Ecole des Beaux-Arts de Paris.
Entrant sur la gauche se trouve, La Vierge de Pitié représente la Vierge Marie. Mère pleurant son enfant qu’elle tient sur ses genoux, en l’occurrence le Christ descendu mort de la Croix avant sa mise au tombeau, événement placé avant sa Résurrection, précédant son Ascension. Elle est dédiée à la mémoire des soldats du quartier Saint-Martin morts pour la France en 1914-1918. Juste derrière la Vierge, les noms des 69 Condéens du quartier Saint-Martin mort pour la France.
Elle orne l’église Saint-Martin de Condé-sur-Noireau depuis 1917. La pietà été réalisée par le sculpteur brésilien João Turin. L’intérêt de l’œuvre réside également dans le mystère autour du visage de la vierge. Il serait, selon certaines hypothèses, inspiré d’Isadora Duncan, célèbre danseuse du début du XXe siècle. Une artiste fréquentée par João Turin pendant ses années parisiennes.
L’œuvre, longtemps oubliée, a été retrouvée par l’historien d’art brésilien Elvo Bénito Damo. En 2014, le sculpteur, venu spécialement du Brésil, accompagné d’une équipe de technicien fait un moulage en silicone de la Pietà . Le moulage terminé, il prit la direction du Brésil afin d’être coulé en Bronze. La réplique en bronze fut exposée à travers tout le Brésil avant de rejoindre la cathédrale de Curitiba, où est né Joà o Turin.
L’abside du choeur est éclairé par trois belles fenetres gothiques flamboyantes, le vitrail offert au XVe siecle par le seigneur de Condé Nicolas Le Pellevé a été détruit par les bombardements.
Dans le déambulatoire, les chapiteaux des arcs sont ornés de tetes de différentes personnalités ayant contribué à la restauration de l’eglise.
Ouverte tous les jours.