1er – 3e siècles : La période Gallo-Romaine

Le Pays de Vire est traversé par quelques voies romaines importantes qui se croisent à Saint-Pierre-la-Vieille. Des villas gallo-romaines sont disséminées sur tout le territoire et notamment à Vire, où elle se déploie sur une superficie de 11 à 12 hectares. Comprise dans un enclos délimité par un large fossé, une villa se divise en un espace à vocation agricole et artisanale, un lieu de villégiature luxueux et un ensemble thermal. Celle-ci n’est plus visible de nos jours.

11e – 15e siècles : Le Moyen-Âge

Le Pays de Vire est un grand territoire forestier qui commence à se transformer en bocage grâce aux défrichements. Cette évolution conduit à la création de nombreux villages et à la multiplication des paroisses.

Entre le 11e et le 12e siècles, les abbayes principales du Pays de Vire sont ainsi fondées : Saint-Sever, Aunay-sur-Odon, le prieuré du Plessis-Grimoult et la commanderie Templière de Courval à Vassy. Les premières installations humaines se concentrent le long des axes de circulation ou des rivières. Ce sont des endroits propices au développement de diverses activités artisanales. Nombreux sont les moulins à sortir de terre : moulins à blé, à tan (broyage des écorces pour le tannage des peaux) et à foulon (fouler la laine). Des places fortes sont édifiées en Normandie, comme par exemple à Vire, où Henri Ier Beauclerc, Duc de Normandie et Roi d’Angleterre, fit construire le château et le donjon en 1123.

16e – 18e siècles : Avant la Révolution

16e siècle

À la fin du Moyen-Âge, le bocage devient prospère par l’agriculture. On y cultive le chanvre pour le textile et le blé, notamment le sarrasin, que l’on consomme en bouillie. Les agriculteurs font aussi de l’élevage de bœufs et de porcs. À Vire, l’industrie drapière est particulièrement importante du fait de ses nombreux moulins.

18e siècle

Après les guerres de Religion, Vire rayonne sur une campagne densément peuplée de fermiers, de paysans-artisans, d’ouvriers et de manufacturiers.

1800 – 1930 : Le Pays de Vire se transforme

1800

Vire devient une sous-préfecture.

Milieu du 19e siècle

Vire est une ville industrielle et commerçante très active. Elle devient l’un des principaux centres textiles normands. Condé-sur-Noireau devient également l’une des cités les plus actives de la région avec la fabrication de la toile, des draps et du lin. L’économie de Villers-Bocage et Aunay-sur-Odon est largement dominée par l’agriculture et le commerce. Le marché aux bestiaux de Villers-Bocage est l’un des plus importants de l’Ouest.

3 juillet 1870

Ouverture de la ligne de chemin de fer Paris-Granville. La gare de Vire avait été inaugurée en 1867 avec la première portion de chemin de fer Argentan-Granville.

1891

Ouverture de la ligne de chemin de fer Caen-Vire : elle traverse Villers-Bocage et notamment le Viaduc de la Souleuvre. L’isolement du Bocage était un obstacle à son développement. L’ouverture des lignes permet aussi l’essor du commerce du bétail au marché de Villers-Bocage.

Le saviez-vous ? En 1858, le voyage en diligence entre Vire et Caen durait entre 8 et 10h.

1830 – 1930

Le bocage virois perd plus de 30 % de sa population. La spécialisation des campagnes dans l’élevage laitier réduit le besoin en main-d’œuvre et provoque un exode rural que la ville ne peut absorber. Les manufactures, en se mécanisant, réduisent l’emploi ouvrier. À l’aube du 20e siècle, les industries traditionnelles ont disparu, remplacées par la mécanique, l’électricité et l’agroalimentaire.

1914 – 1918

Pendant la Grande Guerre, Condé-sur-Noireau héberge des réfugiés venant des zones sinistrées. Les industriels du Nord de la France y installent leurs usines ce qui diversifie le tissu industriel de la ville : tôleries, imprimeries, distilleries, optique électronique.

1944 – 1949 : Ruines et baraquements

Juin 1944

Les alliés bombardent Vire, Condé-sur-Noireau, Aunay-sur-Odon et Villers-Bocage avec pour objectif de neutraliser les défenses allemandes, de perturber les communications ennemies, de détruire les infrastructures clés (comme les voies ferrées et les routes). La bataille de Villers-Bocage reste à ce jour l’une des plus emblématiques de Normandie.

Le saviez-vous ?

Plusieurs scènes du film « Manon » de Henri-Georges Clouzot ont été tournées à Vire en 1948. Cette adaptation de Manon Lescaut de l’abbé Prevost est l’un des premiers succès du réalisateur. Le photographe auxiliaire du tournage, Daniel Urbain, propriétaire du studio Polda à Vire, se souvenait des scènes d’explosion près de l’église Notre Dame, encore endommagée par la guerre.

Juin à août 1944

Les alliés libèrent le bocage.

Années 1950 – 1960

Déblaiement et déminage, remembrement et travaux de voirie… Les habitants du Bocage vivent dans des baraquements pendant de nombreuses années avant la reconstruction des villes.

Le saviez-vous ? Aunay-sur-Odon est la première ville reconstruite de France en 1950.

1962

À Vire, 10 établissements produisent du beurre et des fromages, occupant 20% des emplois.

Le saviez-vous ? À cette époque, 5% de la production nationale des produits laitiers est produite à Vire.

1965 à aujourd’hui

Le baby-boom, l’émergence de la société de consommation, l’envolée des ventes automobiles et l’essor du transport routier, modifient l’économie locale et le paysage urbain.

27 janvier 2003

La mise en service de l’Autoroute A84 favorise l’installation de nouveaux foyers dans le bocage avec un temps de trajet plus court vers Caen et Rennes.

2016

Les communes nouvelles font leur apparition dans le Pays de Vire suite à la loi NOTRe, comme Vire Normandie, Souleuvre-en Bocage, Condé-en-Normandie, Noues de Sienne, Les Monts d’Aunay, Valdallière

Article publié le vendredi 1 mars 2024